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Paulée de Vins anciens à l’Automobile Club de France jeudi, 18 avril 2019

Bruno est un fidèle de l’académie des vins anciens et était un des piliers des ‘casual Fridays’ lorsque nous en faisions. Il anime la section œnologie de l’Automobile Club de France. Il me propose de venir à l’une des « paulées » qu’il organise, dont le format est quasiment le même que celui des séances de l’académie des vins anciens, lorsque c’est une ‘paulée de vins anciens‘. En effet, nous serons 28, répartis en quatre tables et il y aura, en équivalents bouteilles, plus de 30 bouteilles.

J’arrive à 16h30 à l’Automobile Club de France et je suis dirigé vers le salon Concorde où Bruno a déjà rangé les bouteilles apportées par les membres du club. Bruno répartit les bouteilles par table et je détermine l’ordre de service. J’ai apporté deux magnums de champagne qui sont mis au frais et un double magnum de Château Meyney que j’ouvre en premier pour qu’il ait le temps de s’épanouir. J’ouvre ensuite les autres vins dans l’ordre des âges, les plus vieux devant profiter de plus de temps d’aération. Certains vins ont des senteurs désagréables mais qui ne me semblent pas rédhibitoires. D’autres ont des parfums très engageants. Pendant l’ouverture je discute avec des membres venus assister à la séance d’ouverture. L’un d’eux qui lit mes bulletins n’imaginait pas que les gestes soient aussi méticuleux. Un autre, le doyen de cette soirée puisqu’il est de 1930, est truculent et me raconte de belles histoires.

Lorsque toutes les bouteilles sont ouvertes, je vais prendre une bière au bar des membres joliment rénové comme tout l’immeuble. Bruno me montre les terrasses en haut de l’immeuble où la vue sur Paris est époustouflante. Trois membres du club s’entraînent à sonner du cor pour de futures cérémonies.

Il est prévu que je parle de vins anciens à cette noble assemblée et j’ai suggéré de faire ma présentation debout pendant que nous buvons un de mes champagnes. Bruno avait envisagé que je commente la dégustation du Meyney 1967 lors de mon exposé mais j’ai préféré qu’il soit servi aux quatre tables au moment opportun du repas.

Le Champagne Brut Prestige Diebolt Vallois Blanc de Blancs magnum sans année doit avoir au maximum une quinzaine d’années. Il est frais et vif, subtil et j’aime beaucoup sa tension. Il se boit avec plaisir.

Le deuxième champagne que j’ai apporté est un de mes chouchous, le Champagne Henriot Cuvée des Enchanteleurs magnum 1996. Il est très différent car il est plein de charme et de rondeur, champagne rassurant auquel on ne donnerait jamais 23 ans, tant il est fringant. J’ai senti pendant mon speech qu’il y a des membres très compétents en matière de vins mais tous ont été étonnés de mes remarques sur l’incroyable longévité des vins. J’espère avoir suscité quelques vocations à explorer ce monde fascinant des vins anciens. Les vins répartis aux quatre tables y ont brillamment contribué.

Contrairement aux séances de l’académie des vins anciens, chacun ne boit que les vins de sa table. Le double magnum a été bu à toutes les tables et les liquoreux ont aussi circulé de table en table. Voici les vins bus aux quatre tables :

La table 1 boira : Champagne Pommery 1947 / Martinez Lacuesta – Reserva Especial 1980 – Blanc – Rioja / Château Meyney double magnum 1967 / Château Pavie 1985 – Saint Emilion / Château Ausone 1958 / Château Brane Cantenac – Margaux – 1960 / Richebourg 1933 ou 1934 domaine Gros ? / Cuvée des Bosquets (Frères Pécoul) 1979 – Châteauneuf du Pape / Champagne Pommery 1947 / Château Doisy Daene 1969 / Château Guiraud Sauternes 1959.

La table 2 boira : Champagne Pommery Cuvée Louise 1998 / Réserve de l’Amiral » Saint Julien 1981 / Château Meyney double magnum 1967 / Château d’Issan 1985 – Margaux / Beaune 100 vignes 1969 / Martinez Lacuesta – Reserva Especial 1970 – Rioja / Viña Real – Reserval Especial 1973 – Rioja / Château Doisy Daene 1969

La table 3 boira : Champagne Piper Heidsick 1969 / Château Plagnac 1989 – Médoc / Clos Fourtet 1978 / Pichon Longueville contesse de Lalande 1969 – Pauillac / Château Meyney double magnum 1967 / Cos d’Estounel Saint Esptèphe 1970 / Gruaud Larose 69 / Imperial Gran Reserva 1973 – rioja – Espagne / Château Guiraud Sauternes 1959

La table 4 boira : Champagne Veuve Clicquot 1988 / Meursault Goutte d’or 1985 – Pothier Tavernier / Château Tour du Haut-Moulin 1985 – Haut Médoc / Château Meyney double magnum 1967 / Mercurey 1976 / Federico Paternina 1975 – Rioja / Viña Réal – Reserval Especial 1966 – Rioja / Arbois Vin Jaune Joseph tissot 1988

Le menu mis au point par Bruno avec le chef est : rillettes de lapin, pâté en croûte de canard, salade de champignons de Paris / chou farci de volaille et girolles, grenailles de Noirmoutier / tarte à l’ananas Victoria / café et palets ACF. Le chef a fait un travail de haut niveau. Son chou farci est un régal.

Etant à la table une, voici ce que j’ai bu. Le Champagne Pommery 1947 a une histoire amusante car le membre du club présent à cette table qui l’a apporté, avait acheté un appartement dans Paris et il a trouvé par la suite dans la cave des vins très anciens dont deux bouteilles de ce champagne qu’il a apportées. C’est donc par un hasard pur qu’il en fut propriétaire. Le champagne pourrait rebuter un palais non familier de ces champagnes anciens mais j’ai aidé mes convives à entrer dans ce monde et un fruit magnifique est apparu au bout de quelques minutes, montrant un très grand champagne. Je l’ai adoré tant il est raffiné.

N’ayant pas pris de notes et étant surtout concentré sur les questions qui m’étaient posées, mes souvenirs sont succincts. Le Martinez Lacuesta Reserva Especial Blanc Rioja 1980 est d’une belle couleur claire et se montre très jeune et riche, évoquant un peu les roussanes du Rhône. C’est une curiosité qui n’est pas très porteuse d’émotion même si le vin se boit agréablement.

Le Château Meyney double magnum 1967 est une surprise pour tout le monde car on n’imaginerait jamais qu’un vin de 52 ans ait cette énergie et cette jeunesse. Ce qui le caractérise, c’est l’équilibre et la sérénité. Il offre une évocation de truffe très pertinente et il est gastronomique. Il est la parfaite illustration de mes propos sur les vins anciens.

Le Château Pavie Saint-Emilion 1985 est un très grand vin épanoui. Il a une grande classe et montre que Gérard Perse a bien fait de s’intéresser à ce domaine qui fait des vins nobles.

Le Château Ausone Saint-Emilion 1958 est d’une année moins flatteuse que celle de son voisin de 1985 mais il est meilleur que ce que je pouvais attendre et montre que même sur cette année, il a les qualités d’un des plus grands, sinon le plus grand Saint-Emilion.

Goûtant en premier le Château Brane Cantenac Margaux 1960 j’ai pensé qu’il ne devrait pas être servi car son parfum fatigué n’est pas net. Il a été mis de côté et par curiosité des convives de ma table l’ont servi en fin de repas. Le vin avait retrouvé sa pertinence et méritait d’être bu, prouvant une fois de plus le pouvoir de l’oxygénation.

L’un des convives de notre table est né en 1933. Il avait acheté un vin étiqueté à la main qui doit être un Richebourg de 1933 ou 1934 et très probablement un Richebourg du domaine Gros 1933. Il est absolument charmant et montre toute l’élégance des vins de Bourgogne. Ce vin est chaleureux et émouvant.

Le Châteauneuf du Pape Cuvée des Bosquets (Frères Pécoul) 1979 est un vin franc et facile d’accès qui montre à quel point ces vins du Rhône sont accueillants. Il n’a pas la finesse du Richebourg mais il est convivial.

Le Viña Real Reserva Especial Rioja 1959 est un solide vin espagnol plutôt riche mais qui ne me parle pas beaucoup. En revanche, avec le Valbuena 5° Ribeira del Duero año 1978 qui appartient au groupe Vega Sicilia, j’ai eu, sur un instant, un flash, le sentiment d’un petit miracle, avec un fruit étonnant. Cet éclair n’a pas duré longtemps mais je l’ai eu.

Le deuxième Champagne Pommery 1947 a bénéficié d’une aération supplémentaire. Il est aussi intéressant que le premier. C’est un grand champagne avec de belles complexités et un fruit très plaisant. Sa longueur est extrême.

Les deux sauternes ont été bus à plusieurs tables. Ils sont glorieux l’un et l’autre et très différents. Le Château Doisy-Daëne 1969 est plus sec mais très précis et délicat. Le Château Guiraud Sauternes 1959 a un botrytis plus important. Il est plus sauternes avec du gras, et les deux donnent du plaisir. Le Guiraud, c’est le plaisir et le Doisy-Daëne, c’est le raffinement.

Mes convives ont été impressionnés par l’équilibre et l’épanouissement que donne l’oxygénation lente d’une ouverture précoce des vins. Il me semble que des horizons nouveaux se sont ouverts pour beaucoup des participants. Il est prévu que cette paulée des vins anciens ait des suites. Tant mieux.

 

31ème séance de l’académie des vins anciens au restaurant Macéo vendredi, 7 décembre 2018

La 31ème séance de l’académie des vins anciens se tient comme à l’accoutumée au restaurant Macéo. Nous sommes 31 répartis en trois tables, avec trois groupes de vins à déguster. Il y a 48 vins au programme, dont 24 de ma cave, mais le décompte précis est impossible tant certains académiciens généreux ont eu à cœur de rajouter des flacons, notamment lors de la cérémonie incontournable de l’ouverture des vins.

C’est à 16 heures que commence l’ouverture des vins. Les vins étaient dans ma cave depuis quelques semaines, emballés en caisses il y a une semaine, et apportés au restaurant par Béatrice, dont l’aide m’est précieuse, avec 128 verres Riedel que je prête pour les séances de l’académie. Il faut déballer les vins enveloppés dans du papier journal, les disposer dans l’ordre de dégustation, faire les photos et le travail commence. J’avais envie d’utiliser le Durand, outil qui combine un tirebouchon et un bilame, mais cet outil déchire les bouchons. Et surtout, dès le premier bouchon d’un Pouilly-Fuissé 1959, un morceau tombe dans le liquide, ce qui me dissuade de continuer ainsi. Je prends mes outils habituels.

Je suis rapidement rejoint par des amis parmi les plus généreux qui viennent m’aider et encourager le moral des ouvreurs par quelques petits flacons. Je dis « petits », mais Romain débouche un jéroboam de Champagne Pommery 1973. Il est fou. Ce champagne accuse son âge, mais il a énormément de personnalité sur une ossature d’acidité convaincante. C’est un champagne ancien qui raconte de belles histoires. Philippe a apporté un Tavel années 40/50 au nez délicieux mais à la bouche un peu plate et un Cramant années 60, délicat et encore pétillant. Mais pendant ce temps-là, je continue à ouvrir, constatant un phénomène que je remarque de plus en plus, le rôle de la météo, qui doit avoir une influence sur le comportement des bouchons. En effet un nombre très important de bouteilles ont des bouchons dont le liège collé au verre ne veut pas se décoller, ce qui entraîne que le bouchon vient en charpie. Avec l’aide de mes amis, l’ouverture d’une quarantaine de bouteilles n’a pris que deux heures, alors que dans d’autres séances on dépasse les trois heures. Aucun des vins ne me semble devoir être écarté. Les nez les plus charmants sont ceux des liquoreux, ce qui est habituel et les nez les plus puissants sont ceux des Gewurztraminer Jean Biecher 1959. Les nez du Pommard 1961 et du F. Lung 1947 sont d’un charme envoûtant.

J’ai le temps de me changer après cette séance d’ouverture très physique, et les académiciens arrivent petit à petit. A l’apéritif il y a le Champagne Le Brun De Neuville Millésime 2003 jeune, classique, qui ouvre bien le bal. Le suivant, le Champagne Pol Roger non millésimé années 80/90 a un nez puissant et joyeux. En bouche le champagne est épanoui, droit, direct et généreux, ensoleillé. On le boit avec beaucoup de plaisir. Le Pommery 1973 en jéroboam complète la série des champagnes d’apéritif et nous passons à table.

Le menu composé par le restaurant Macéo est : Saumon délicatement fumé par nos soins, melba à l’encre de seiche, crème citronnée / Pissaladière au Bleu de Gex, poires & noix de Grenoble / Coq mijoté à la lie de vin rouge, lard fumé & champignons boutons / Fromages variés, dont ceux d’académiciens / Gâteau aux noix façon pain perdu, dattes Mejhoul.

Les vins des trois groupes incluant ceux de l’apéritif sont répartis ainsi.

Groupe 1 : Champagne Le Brun De Neuville Millésime 2003, Champagne Pol Roger NM (années 80/90), Champagne Pommery 1973 jéroboam, Champagne Veuve Clicquot Rare Rosé Vintage 1985, Pouilly-Fuissé Remoissenet P & F 1959, Y d’Yquem 1985, Meursault-Charmes Brunet Bussy 1957, Vieux Château Bourgneuf Pomerol 1976, Château de Sales Pomerol 1976, Château Canon 1962, Château Cantenac-Brown 1949, Clos Fourtet Saint-Emilion 1945, Cahors Clos de Gamot 1918, Château Beychevelle 1916, F. Lung Rouge d’Algérie domaine Frédéric Lung 1947, Royal Kébir Frédéric Lung rosé 1949, Gewurztraminer Jean Biecher 1959, Château Laroque Sauternes 1951, Tokaji Aszu Eszencia 1988.

Groupe 2 : Champagne Le Brun De Neuville Millésime 2003, Champagne Pol Roger NM (années 80/90), Champagne Pommery 1973 jéroboam, Champagne Pommery 1961, Vin Blanc sec du Château Roumieu 1959, Château Pichon Lalande Pauillac 1975 , Château Fonbadet Pauillac 1990, Vieux Château Bourgneuf Pomerol 1976, Château de Sales Pomerol 1976, Château Soutard Saint-Emilion 1962, Château Beychevelle 1959, Amarone Bertani 1961, Gewurztraminer Jean Biecher 1959, Château Mayne Bert Haut Barsac 1939, Château Cantegril Sauternes 1922, Tokaji Aszu Eszencia 1988.

Groupe 3 : Champagne Le Brun De Neuville Millésime 2003, Champagne Pol Roger NM (années 80/90), Champagne Pommery 1973 jéroboam, Muscadet Sèvre & Maine Domaine de Chasseloir 1958, Vin jaune Caveau des Capucins Arbois Rolet P&F 1966, Château Gruaud Larose 1984, Château Talbot 1986, Château Bel Air Marquis d’Aligre Margaux 1970, Vieux Château Bourgneuf Pomerol 1976, Château de Sales Pomerol 1976, Château Carbonnieux rouge 1959, Pommard Jessiaume Père & Fils 1961, Castello di Montalbano, Vino Spanna du Piémont 1947, Gewurztraminer Jean Biecher 1959, Château du Roc Sainte Croix du Mont 1973, Tokaji Aszu Eszencia 1988.

Je suis dans le groupe 1. Le Champagne Veuve Clicquot Rare Rosé Vintage 1985 est très agréable. Dans un dîner normal, il offrirait beaucoup de plaisir. Mais dans un dîner de vins anciens, Il est un peu discret. Il est bon mais ne trouve pas sa place spontanément.

Le Pouilly-Fuissé Remoissenet P & F 1959 a un parfum étonnant de largesse. Le vin a une belle acidité qui porte un beau message. C’est un vin dont on se régale car il fait entrer dans le monde des vins anciens de bien belle manière. Il est aussi très gastronomique. Pour certains nouveaux académiciens, ce premier vin ancien est porteur d’énigmes. Comment un vin de cet âge peut-il créer de telles émotions ?

On a avec l’Y d’Yquem 1985 la même réaction qu’avec le Veuve Clicquot de la même année. Il est d’une année que j’adore pour Y. Il est puissant, il a un beau fruit généreux mais le 1959 est trop entreprenant pour lui laisser la vedette.

Le Meursault-Charmes Brunet Bussy 1957 n’était sur aucune liste de vins des groupes et je ne savais pas qui l’a apporté et j’ai constaté qu’en fait j’en suis l’apporteur. Il règle définitivement la question de la guerre des anciens et des modernes pour les blancs car sa noblesse, sa vivacité et son expression racée le mettent en tête du groupe des blancs. 1959 et 1957 surclassent les deux 1985, du moins en ce dîner. Le saumon est très judicieux, surtout avec le Pouilly-Fuissé.

Chaque table a eu des bouteilles des deux pomerols 1976 que j’ai apportés. Le Vieux Château Bourgneuf Pomerol 1976 est une très heureuse surprise. Alors que l’on attendrait le Château de Sales Pomerol 1976 en tête des deux on constate que la joie de vivre et la douceur sont du côté du Bourgneuf, alors que la charpente et la structure très droite sont du côté du château de Sales. Les deux vins sont très agréables à boire.

Dans la série suivante il y a deux vins très disparates et aussi avec des expressions opposées. Le Château Canon 1962 est dans une belle expression de grâce et de raffinement. Le Château Cantenac-Brown 1949 est plus guerrier, solide, jouant sur la richesse de sa structure. Il a un grain très lourd et truffé. Cette série est plus passionnante que la précédente et plus dans la cible de l’académie.

J’insiste fortement auprès de mes convives de table pour qu’ils mesurent la chance inouïe d’avoir quatre vins exceptionnels servis en même temps : Clos Fourtet 1945 – Cahors Clos de Gamot 1918 – Château Beychevelle 1916 – F. Lung Rouge d’Algérie domaine Frédéric Lung 1947. Cela exauce les rêves les plus fous. Et en plus les vins sont superbes. Le Clos Fourtet Saint-Emilion 1945 se place d’emblée au-dessus des vins rouges précédents, d’une part du fait de son année 1945 qui est exceptionnelle (j’ai bu il y une semaine un Cheval Blanc 1945 glorieux), mais aussi du fait de son extrême subtilité. C’est un vin de méditation tant il expose ses délicatesses en larges brassées, ce qui n’exclut pas une puissance affirmée.

Le Cahors Clos de Gamot 1918 étonne tout le monde car il serait impossible de dire qu’il a cent ans. Il est très équilibré et pur, mais n’est pas d’une extrême complexité. Il est serein, agréable, et très équilibré. Il est consensuel.

Le Château Beychevelle Saint-Julien 1916 avait délivré à l’ouverture un parfum de fruits rouges, surtout framboise que j’avais adoré. Il est maintenant très marqué par les fruits et en bouche ce que je ressens c’est des mûres quand elles sont encore rouges, car l’acidité est magique. Ce n’est pas un vin facile à comprendre mais j’adore sa fraîcheur de fruits délicats. Sa longueur est belle.

Si Romain a apporté le F. Lung Rouge d’Algérie domaine Frédéric Lung 1947 c’est parce qu’il sait que je suis fou des vins de Frédéric Lung. La solidité affirmée de ce vin est spectaculaire. C’est un bloc, c’est un roc, un Springbok (pour la rime). Il a la profondeur d’un Musigny avec la petite touche de café qui signe les vins de la Côte de Mascara. Je suis en pamoison face à un vin qui m’évoque tant de souvenirs, lorsque grâce à Claude Constant, épicier du Perreux-sur-Marne, j’ai été initié à ces vins merveilleux.

Comment classer ces quatre vins éblouissants ? Je voterais ainsi : 1 – Clos Fourtet 1945, 2 – F. Lung 1947, 3 – Beychevelle 1916, 4 – Clos de Gamot 1918, sachant que j’aurais pu intervertir les deux premiers.

Patrice a apporté le Royal Kébir Frédéric Lung rosé 1949 pour les mêmes raisons que Romain, se faire plaisir et aussi me faire plaisir en plus des autres convives. Il n’y a qu’avec des vins de cette trempe qu’un rosé de 1949 peut être aussi expressif et intemporel. Car si on disait qu’il est de 1995 on ne ferait pas d’erreur. Mon voisin de droite, Omar, a des origines d’Afrique du Nord. Il est donc très logique qu’il déclare que c’est le plus grand vin de la soirée. Je le comprends même si les deux premiers rouges précédents me semblent au-dessus. Le vin est très gastronomique et a l’ampleur d’un Montrachet sans en avoir la solidité du parfum. Ce vin est un plaisir d’esthète, profond, affirmé, ample.

Lorsque j’avais ouvert les trois Gewurztraminer Jean Biecher 1959, le parfum de celui de notre table était de loin le plus tonitruant. Il l’est moins maintenant et en bouche, même s’il est bon, il est un peu aqueux et trop calme. Il a cependant les superbes subtilités des Gewurztraminer devenus doux. Il s’accorde aux beaux fromages de bien belle façon.

Le Château Laroque Sauternes 1951 est un très agréable sauternes frais et délicat sans force réelle mais tout en charme. Il ne peut pas lutter cependant avec le Château Cantegril Sauternes 1922 du groupe 2 que ma fille aînée qui participe pour la première fois à l’académie me fait goûter, sauternes qu’elle adore pour sa générosité et un botrytis marqué et équilibré. Quelle douceur charmante.

Nous finissons à chaque table avec un Tokaji Aszu Eszencia 1988 particulièrement réussi qui a une douceur pénétrante qui n’est pas très éloignée de celle des vins de paille. Riche, il sait aussi être mesuré.

Ici et là on m’a apporté des vins des autres tables pour me les faire goûter. Le Vin jaune Caveau des Capucins Arbois Rolet P&F 1966 au nez impérieux est une bombe de noix. C’est le vin idéal pour un comté, extrêmement pénétrant. Le Pommard Jessiaume Père & Fils 1961 est une merveille de délicatesse, suggestif et charmeur. Un bonheur.

Cette 31ème académie a été d’une ambiance très agréable. Il y avait beaucoup de nouveaux participants, désireux d’entrer dans le monde fascinant des vins anciens. Il n’y a eu pratiquement aucun vin à rejeter. Certains académiciens, toujours les mêmes, ont été d’une générosité confondante.

La cuisine du Macéo a été d’une justesse remarquable. On a franchi une étape dans l’adéquation possible des mets avec cette multitude si disparate de vins. Le service des mets et des vins a été parfait avec Gwen et Kévin. Nous avons vécu une très belle séance de l’académie.


rangement des vins dans ma cave pour former les groupes

Les vins rangés au restaurant Macéo pour préparer les groupes. Il y a trois rangées de vins. En prime, on me voit sur la photo !

Le champagne a été prévu pour rafraîchir le palais des ouvreurs, mais il a été affecté à l’une des tables, 2 ou 3.

Romain, le plus généreux des académiciens a apporté un jéroboam de Pommery 1973, pour les ouvreurs, mais en fait chacun des académiciens en a bu à l’apéritif

J’ai voulu utiliser le Durand pour ouvrir plus vite mais les déchirures et brisures des deux premiers bouchons m’ont ramené à mes outils habituels

le Durand au milieu de mes outils

mes mains de travailleur !

les plus beaux bouchons rejoindront ce classement dans ma cave

le repas je n’ai pas photographié les fromages et le dessert

magnifique photo faite par l’un des académiciens

31ème séance de l’académie des vins anciens – vins du Groupe 1 vendredi, 7 décembre 2018

31ème séance de l’académie des vins anciens – vins du Groupe 1

Champagne Le Brun De Neuville Millésime 2003

Champagne Pol Roger NM (années 80/90)

Champagne Veuve Clicquot Rare Rosé Vintage 1985

Pouilly-Fuissé Remoissenet P & F 1959

Y d’Yquem 1985

Meursault-Charmes Brunet Bussy 1957

Vieux Château Bourgneuf Pomerol 1976

Château de Sales Pomerol 1976 (sur les 3 bouteilles, c’est la seule qui a un lambeau d’étiquette)

Château Canon 1962

Château Cantenac-Brown 1949

Château Clos Fourtet 1945

Cahors Clos de Gamot 1918

Château Beychevelle 1916

F. Lung Rouge d’Algérie domaine Frédéric Lung 1947

Royal Kébir 1949

Gewurztraminer Jean Biecher 1959

Château Laroque Sauternes 1951

Tokaji Aszu Eszencia 1988 (une des trois)

31ème séance de l’académie des vins anciens – vins du Groupe 2 vendredi, 7 décembre 2018

31ème séance de l’académie des vins anciens – vins du Groupe 2

Champagne Le Brun De Neuville Millésime 2003

Champagne Pol Roger NM (années 80/90)

Champagne Pommery 1961

Vin Blanc sec du Château Roumieu 1959

Château Pichon Lalande Pauillac 1975

Château Fonbadet Pauillac 1990

Vieux Château Bourgneuf Pomerol 1976

Château de Sales Pomerol 1976 (sans étiquette)

Château Soutard Saint-Emilion 1962

Château Beychevelle 1959

Amarone Bertani 1961

Gewurztraminer Jean Biecher 1959

Château Mayne Bert Haut Barsac 1939

Château Cantegril Sauternes 1922

Tokaji Aszu Eszencia 1988 (une des trois)

31ème séance de l’académie des vins anciens – vins du Groupe 3 vendredi, 7 décembre 2018

31ème séance de l’académie des vins anciens – vins du Groupe 3

Champagne Le Brun De Neuville Millésime 2003

Champagne Pol Roger NM (années 80/90)

Muscadet Sèvre & Maine Domaine de Chasseloir 1958

Vin jaune Caveau des Capucins Arbois Rolet P&F 1966

Château Gruaud Larose 1984

Château Talbot 1986

Château Bel Air Marquis d’Aligre Margaux 1970

Vieux Château Bourgneuf Pomerol 1976

Château de Sales Pomerol 1976 (sans étiquette)

Château Carbonnieux rouge 1959

Pommard Jessiaume Père & Fils 1961

Castello di Montalbano, Vino Spanna du Piémont 1947

Gewurztraminer Jean Biecher 1959

Château du Roc Sainte Croix du Mont 1973

Tokaji Aszu Eszencia 1988 (une des trois)

Règles pour la 31ème séance de l’académie des vins anciens du 6 décembre 2018 lundi, 26 novembre 2018

Règles pour la 31ème séance de l’académie des vins anciens du 6 décembre 2018

Pour participer à une séance il faut suivre le cheminement habituel :

–    Proposer un vin ancien et fournir tout élément sur le vin proposé (on peut venir sans vin en payant une contribution différente)

–    Obtenir mon agrément pour la ou les bouteilles proposées

–   Payer sa participation dans les délais prévus

–    Livrer sa ou ses bouteilles dans l’un des endroits possibles et dans les délais prévus

–    Venir à la réunion le jour prévu et à l’heure prévue.

Données pratiques :

–    Proposer une bouteille avant le 8 octobre

–    Livrer sa bouteille entre le 8 octobre et le 26 octobre

–    soit livrer sa bouteille au siège du champagne Henriot (65 Rue d’Anjou 75008 Paris – attention l’adresse a changé : appeler avant – 01.47.42.52.06. Notre contact sur place est Mme Tena de Metz : tdemetz@mdhenriot.com, assistante du Président.

–    soit expédier sa bouteille à l’adresse : François Audouze Société ACIPAR, 44 rue André Sakharov 93140 BONDY.

–    Payer sa participation avant le 26 octobre par chèque à l’ordre de « François Audouze AVA » à adresser à François Audouze société ACIPAR 44 rue Andrei Sakharov 93140 BONDY, ou effectuer un virement (Nom François Audouze AVA IBAN : FR7630003030000005024474342) qui est de : 150 € si on apporte un vin agréé ou 260 € si on vient sans vin.

–    Le lieu de la réunion est : RESTAURANT MACEO 15 r Petits Champs 75001 PARIS

–    Heure de la réunion : 19h30

Merci de lire très attentivement et de respecter strictement ce qui est indiqué. Pour les photos des vins, se reporter aux règles de la 26ème édition :

https://www.academiedesvinsanciens.org/academie-des-vins-anciens-26eme-seance-du-19-mai-2016/

Recommandations supplémentaires :

– ne pas mettre de chèque dans le colis qui comporte votre vin. Les chèques doivent être envoyés à part.

– ne pas coller quoi que ce soit sur la bouteille. Tout ce qui est collé est difficile à enlever.

Remarque générale importante :

L’expérience des 30 séances précédentes est que je suis obligé de gérer beaucoup trop de cas particuliers au dernier moment. Pour une fois, on va essayer de ne pas subir jusqu’au dernier moment les impondérables. Une date limite incontournable sera le 26 octobre. C’est six semaines avant la séance.

Entre le 4/09 et le 6/12 il y a 93 jours soit environ 13 semaines.

Il est demandé que tout soit réglé (paiement et livraison de vin) avant le 26/10. Il y a 52 jours d’ici le 26/10, c’est-à-dire 7,5 semaines. Si un académicien n’a pas réussi en 7,5 semaines à effectuer le paiement et la livraison des vins, il ne sera pas accepté à l’académie, quelles que soient les raisons qu’il pourrait invoquer. S’il n’a pas livré de vin mais payé, son chèque ne sera pas encaissé. S’il a livré son vin mais pas payé, sa bouteille sera gardée pour une prochaine réunion à laquelle il participera.

En 52 jours, tous les académiciens désireux de venir auront satisfait toutes les conditions, et je les en remercie par avance.

 

30th session of the Academy for Ancient Wines at the Macéo restaurant samedi, 19 mai 2018

The 30th session of the Academy for Ancient Wines is held as usual at the Macéo restaurant. We are 41 members divided into four tables and the wines, officially announced for 63 will be in fact around 70 because of last minute generosity. Needless to say, we will not miss anything to drink.

I arrive before 4 pm at the restaurant with Béatrice who will help me throughout the evening. I am going to open the bottles and gradually I am joined by four friends who come to both help me but also support the morale of the opener (and theirs) with some wines not in the program. Thus, the first-comer opens a magnum of Krug Grande Cuvée with a cream label which indicates that it is over thirty years old. He brought this magnum low but we know that it does not hinder its quality, which is the case. If we start drinking at 4 pm, how will we be at the end of the evening? The Krug is so good, with a patina of old champagne particularly greedy! During this time I open the wines, helped by my friends that I help as soon as appears a situation that seems inextricable. A friend opens for the openers a Burgundy Aligote 1957 excellent freshness and energy, which we find so good that we will add it to the program of group 1 to which we are three out of four attached. Another contribution is a Sparkling Seyssel of Ain, nice sparkling very pleasant because unpretentious. But we work anyway! It so happens that I had distributed to the enrolled at the academy the list of vintages that would be present at the 30th session. The oldest is 1929 and one of the friends present who brought one of the two 1929s had asked me in the form of challenge: will you bring older? As if to titillate me a little more, he brought for the opening session a bottle without a label, without a capsule, with a cap that goes beyond and which is tied with a very fine string that would never have been suitable for a champagne . Through the glass we see a dark beige liquid cloudy. The friend does not know what it is and thinks of a wine of the beginning of the 20th century, without being able to guess its color. I open the bottle, I feel and I cry, « but it’s a cider. » The fragrance is unequivocal. We drink this Cider around 1910 which has a well controlled acidity, a nice taste of crushed apple and drinks well. What a nice surprise ! My friend challenges me with a wine older than 1929. He did not know that I had brought for the openers the secret weapon, which I decided to serve only when all the other wines were open: the rest of the bottle of Malaga 1872 opened two days ago. We are very concentrated and respectful because this rich wine is of a divine essence. Coffee, spices, tobacco, chocolate, are exhibited with infinite length.

At the opening, many wines have shown the same behavior of the cork: when we decapsule, the cork drops into the neck and back up above him, in the vacuum created, a little wine. As in other opening sessions, we can think that weather conditions have an influence on the behavior of the corks. Twice, something that almost never happens, Beatrice had to pour the wine out of two bottles whose cork fell into the wine, risking polluting it.

Overall, opened wines show very few faults, with just one burgundy and one Algerian wine appearing corked.

The contributions are very much in line with the philosophy of the academy and I was able to congratulate the members on the quality of the contributions. It is not the same for logistics contributing to the establishment of the event, the number of incidents of all kinds multiplying to infinity. So I announced that the rules will harden for the next session.

The champagnes of the aperitif are all from my cellar and I wanted to play on diversity: Champagne Collery Herbillon brut – Champagne Hediard Brut Rosé – Champagne David-Barnier – Champagne Laurent-Perrier Extra Brut – Champagne François Giraud Brut – Champagne Mailly -Champagne Cuvée Des Echansons 100% Grand Cru – Champagne Grande Cascade Rosé – Champagne Pierre Gerbais brut. All these non-vintage champagnes of various qualities were appreciated by the participants. One of the members added two magnums of Champagne Legras and Haas, of a beautiful vivacity and a perfume of a crazy youth. I liked the Hediard rosé, made by P. & C. Heidsieck, sharper than the Colley Herbillon but a winemaker present told me he preferred the Colley Herbillon, deeper. Some friends were able to taste the centennial cider.

We sit down to the table and here are the wines assigned to each group.

Table 1 : Champagne Dom Pérignon P2 2000 – Bourgogne Aligoté 1957 – Clairette Les Coteaux du Languedoc sec Emile Rouaud 1929 – Château Roumieu Bordeaux Supérieur blanc sec 1957 – Château La Cabanne Pomerol 1961 – Château Mouton-Rothschild 1952 – Château Reignac 1949 – Château Cheval Blanc magnum 1955 – Fleurie Girodit-Henry 1943 – Vosne-Romanée Bouchard Père & Fils 1971 – Vosne Romanée Colomb-Maréchal 1929 – Vin d’Algérie rouge d’Oran domaine Sénéclauze 1955 – Domaine de Castel-Fos Bordeaux Supérieur liquoreux #1960 – Tokaji Eszencia Aszu 1988.

Table 2 – Champagne Veuve Clicquot Ponsardin 1989 – Chablis 1er Cru Côte de la Fourchaume Domaine Philippon 1969 – Meursault Caves Nicolas 1961 – Château Terrey Gros Cailloux Saint-Julien 1969 – Château Fourcas Dupré Listrac Magnum 1970 (2 tables) – Château Lynch Bages 1975 – Château Jura-Plaisance Montagne Saint-Emilion 1952 – Château Nénin 1949 – Chambolle Musigny Piat & Cie années 60 – Vin d’Algérie rouge d’Oran domaine Sénéclauze 1959 – Monbazillac Louis Monbouché 1933 – Château d’Yquem 1996 – Tokaji Eszencia Aszu 1988.

Table 3 : Champagne Veuve Clicquot Ponsardin 1989 – Meursault Genevrières Louis Latour 1969 – Vin de l’Etoile Réserve du Prince Maurice Bouvret 1953 – Château Bouscaut Graves rouge 1981 – Château Bouscaut Graves rouge 1964 – Château Pavie Valette 1976 – Château Talbot 1966 – Château Latour 1950 – Châteauneuf-du-Pape Lagoste & Cie 1967 – Bertani Amarone della Valpolicella DOC Reccioto Secco 1959 – Barolo Alfredo Prunitto Alba 1967 – Château Clos Haut Peyraguey 1er Grand Cru Classé 1959 – Vénérable Pedro Ximenez Pedro Domecq Jerez 1959 – Tokaji Eszencia Aszu 1988.

Table 4 : Champagne Pierre Gerbais brut – Champagne Jean de Reyt à Chaigny les Roses 1979 – Pinot Gris J. Salzmann Tokay d’Alsace 1959 – Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande 1986 – Château Fourcas Dupré Listrac Magnum 1970 (2 tables, 2 et 4) – Château les Ormes de Pez 1961 – Château Lynch Bages 1958 – Aloxe-Corton Louis Latour 1955 – Nuits Saint Georges les Boudots Lionel J. Bruck 1969 – Vosne-Romanée Léon Grivelet-Cusset 1955 – Vosne-Romanée Jessiaume Père & Fils 1959 – Cornas Auguste Clape 1982 – Château Rayne Vigneau 1989 – Tokaji Eszencia Aszu 1988.

Being in group 1 I drank the wines of this group, but generous academicians also made me taste wines from their table. The menu provided by the restaurant is: grilled mackerel, scallions and shallots confit with olive oil / minestrone of black eyed peas and spring vegetables / rack of Auvergne lamb with spices, strong juice and vegetable tart / cheese some offered by academicians / roasted fresh mango, lime meringue and candied rhubarb.

The Champagne Dom Pérignon P2 2000 is of a rare power. He is wildly young and conquering. He will have to quiet down to enjoy his class. He blossomed while warming himself.

The Bourgogne Aligoté 1957, which had been opened for openers, is frank and very friendly. This Monthélie wine is very pleasant, unpretentious.

The Clairette Les Coteaux du Languedoc dry Emile Rouaud 1929 had troubled me at the opening because his nose was that of a sweet wine very caramelized. In fact in the mouth it is dry as indicated by the label. It is more a wine of curiosity than of structure but which does not lack charm.

Château Roumieu Bordeaux Supérieur dry white 1957 has a glorious fragrance and impressive presence on the palate. It is the white Bordeaux in all its nobility with in addition to sugary suggestions as it often happens for the dry wines of the Sauternes houses.

The winemaker who brought the Château La Cabanne Pomerol 1961 which is not his domain is criticizing it while at our table we like his delicate velvet. I kindly point out that it is because it is his contribution that he criticizes it. Because wine without being transcendent is frankly good.

The Château Mouton-Rothschild 1952 is a real big Mouton. Its grain, its mache, are of a nobility of very great wine. It has no defect, it is noble and perfect and would compare readily to the great vintages of Mouton as 1955 or 1959.

The Chateau Reignac 1949 is a beautiful curiosity but I cannot let myself be seduced. It is a beautiful year and a beautiful construction, but it lacks the emotion. It was one of the two wines slightly corked for our group.

I added this morning Château Cheval Blanc magnum 1955 so that one of the wines of our group can be assigned to the group of the one who brought it. I took this low level magnum and I must say it is a marvel. It has the power and the grain of a very noble wine but it adds a charm superior to that offered by the Mouton. And its length is extreme. I naturally tend to like the wines that I bring, but here I am happy with the delivery of this great wine.

The Fleurie Girodit-Henry 1943 has everything for him. He could return the favor to many great Burgundy and it is a rare readability that adds to his pleasure. It is a wine of pleasure.

The 1971 Vosne-Romanée Bouchard Père & Fils, which I also added at the last moment, also has a low level, but we do not feel any defect. It is the beautiful fresh burgundy in full possession of its seductive assets. I love this Burgundy of suggestion.

The Vosne Romanée Colomb-Maréchal 1929 is an exceptional year. It is felt in the width of the structure of this wine. But I preferred the message of 1971 and several other Vosne-Romanée other tables, because we had a nice provision of this appellation. Vosne-Romanée Léon Grivelet-Cusset 1955 and Vosne-Romanée Jessiaume Father & Son 1959 are more romantic than the 1929.

I have the eyes of Chimène for the wines of Algeria and therefore in principle for the Algerian red wine of Oran Sénéclauze domain 1955. Objectively it is simpler than the wines of Frédéric Lung, but it has a natural charm with coffee suggestions that I love.

The Domaine de Castel-Fos Bordeaux Sweet Superior # 1960 is nicely sweet but simple. I like these infantrymen. Of course, next to great sweet wines, he cannot support the comparison. But it’s nice to drink.

I added to each of the four tables a Tokaji Eszencia Aszu Disnoko 1988. This sweet wine is a fragrance. He is rich and so captivating in his performance of seduction and with his taste of dried grapes that we would drink until the end of the night. I preferred it to the Venerable Pedro Ximenez Pedro Domecq Jerez 1959 who is much stronger and leaden, almost stunning with its caramelized and roasted strength.

Along the way I was brought wines from other tables. The Château Fourcas Dupré Listrac Magnum 1970 assigned to tables 2 and 4 is produced by the winemaker of our table. Alas the bottle has a little taste of cork. It happens.

The very nicely structured Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande 1986 impressed me less than other guests. I have the palate more sensitive to older wines.

The Château Bouscaut Graves red 1964 is quite nice but I did not pay him the necessary attention.

The friend who brought Château Talbot 1966 is proud and he is right because it is a solid Talbot of a beautiful year.

The Château Latour 1950 is a big Latour but maybe not the biggest of the huge burgundy 1950s that I bus as Haut-Brion is mostly Pétrus.

The Chambolle Musigny Piat & Cie 60s that we could not expect much is a very nice and pretty burgundy.

The Monbazillac Louis Monbouché 1933 is indeed shading the Domaine de Castel-Fos Bordeaux Liquoreux Superior # 1960 from our table. It is a little roasted.

The Aloxe-Corton Louis Latour 1955 with a beautiful level that I added this morning is part of the authentic Burgundy I love. It must be said that 1955 is a blessed year in Burgundy.

Overall, the quality of the contributions of this edition of the academy is very beautiful. If I had to classify the wines that moved me the most: 1 – Château Cheval Blanc magnum 1955, 2 – Château Mouton-Rothschild 1952, 3 – Magnum Krug Grande Cuvée cream label, 4 – Château Roumieu Bordeaux Superior dry white 1957 , 5 – Fleurie Girodit-Henry 1943, 6 – Tokaji Eszencia Aszu Disnoko 1988.

I have kept in this ranking only wines from my table, because for others, even big, the fact that I get a drink quickly then another does not allow me to make a real judgment. There are other wines in the other tables like the Latour 1950 or the Vosne-Romanée wines that deserve a classification, but let us stay within the scope of my table for a ranking.

The menu was very good. Only the minestrone is not the friend of the wines. The service was excellent and Gwen did a service of the wines of very high level. There were some 50% regulars and 50% new ones among tonight’s members. We had three English speakers from three different backgrounds, one Chinese, one German, two Belgian and one American. Beautiful cosmopolitanism. The male population was largely in the majority. It must quickly correct that. To make me forgive this injustice I offered the only woman at my table, on the sly, the last glass of Malaga 1872. It will not be enough to make me pardon this sprain to parity.

All turn signals of this thirtieth session are green. It was a very nice session of the Academy of ancient wines, with beautiful wines, drunk in one of the most pleasant atmosphere we have known.

(all the pictures are on the articles below : 6 articles)

30ème séance de l’académie des vins anciens au restaurant Macéo vendredi, 18 mai 2018

La 30ème séance de l’académie des vins anciens se tient comme à l’accoutumée au restaurant Macéo. Nous sommes 41 présents répartis en quatre tables et les vins, annoncés officiellement pour 63 seront en fait autour de 70 du fait de générosités de dernière minute. Il est inutile de dire que nous ne manquerons pas de quoi boire.

J’arrive avant 16 heures au restaurant avec Béatrice qui va m’aider tout au long de la soirée. Je vais ouvrir les bouteilles et progressivement je suis rejoint par quatre amis qui viennent à la fois m’aider mais aussi soutenir le moral de l’ouvreur (et le leur) avec quelques flacons non au programme. Ainsi le premier arrivé ouvre un magnum de Krug Grande Cuvée à étiquette crème ce qui indique qu’il a plus de trente ans. Il a apporté ce magnum au niveau bas mais nous savons que cela ne gêne pas sa qualité, ce qui est le cas. Si nous commençons à boire dès 16 heures, comment serons-nous en fin de soirée ? Le Krug est tellement bon, avec une patine de vieux champagne particulièrement gourmande ! Pendant ce temps j’ouvre les vins, aidé de mes amis que j’aide dès qu’apparaît une situation qui semble inextricable. Un ami ouvre un Bourgogne Aligoté 1957 excellent de fraîcheur et d’énergie, que nous trouvons tellement bon que nous l’ajouterons au programme du groupe 1 auquel nous sommes trois sur quatre rattachés. Un autre apport est un Seyssel mousseux de l’Ain, gentil pétillant fort agréable car sans prétention. Mais nous travaillons quand même ! Il se trouve que j’avais diffusé aux inscrits à l’académie la liste des millésimes qui seraient présents à la 30ème séance. Le plus vieux est 1929 et un des amis présents qui a apporté l’un des deux 1929 m’avait demandé en forme de challenge : vas-tu apporter plus vieux ? Comme pour me titiller un peu plus, il a apporté pour la séance d’ouverture une bouteille sans étiquette, sans capsule, avec un bouchon qui dépasse et qui est ficelé d’une ficelle très fine qui n’aurait jamais pu convenir à un champagne. A travers le verre on voit un liquide beige foncé trouble. L’ami ne sait pas de quoi il s’agit et pense à un vin du début du 20ème siècle, sans pouvoir deviner sa couleur. J’ouvre la bouteille, je sens et je m’écrie : « mais c’est un cidre ». Le parfum est sans équivoque. Nous buvons ce Cidre vers 1910 qui a une acidité bien contrôlée, un joli goût de pomme écrasée et se boit bien. Quelle belle surprise ! Mon ami me challenge avec un vin plus vieux que 1929. Il ne savait pas que j’avais apporté pour les ouvreurs l’arme secrète, que j’ai décidé de ne servir que lorsque tous les autres vins seraient ouverts : le reste de la bouteille de Malaga 1872 ouverte il y a deux jours. Nous nous recueillons car ce vin riche est d’une essence divine. Café, épices, tabac, chocolat, sont exposés avec une longueur infinie.

Lors de l’ouverture, de nombreux vins ont montré le même comportement du bouchon : lorsque l’on décapsule, le bouchon descend dans le goulot et fait remonter au-dessus de lui, dans le vide créé, un peu de vin. Comme lors d’autres séances d’ouverture, on peut penser que les conditions météorologiques ont une influence sur le comportement des bouchons. Deux fois, ce qui n’arrive quasiment jamais, Béatrice a dû transvaser le vin de deux bouteilles dont le bouchon est tombé dans le vin, risquant de le polluer.

Globalement les vins ouverts montrent très peu de défauts, un bordeaux et un vin d’Algérie semblant bouchonnés.

Les apports sont très conformes à la philosophie de l’académie et j’ai pu féliciter les membres de la qualité des apports. Il n’en est pas de même de la logistique concourant à la mise en place de l’événement, le nombre d’incidents de toutes sortes se multipliant à l’infini. J’ai donc annoncé que les règles se durciront pour la prochaine séance.

Les champagnes de l’apéritif viennent tous de ma cave et j’ai voulu jouer sur la diversité : Champagne Collery Herbillon brut Champagne Hédiard Brut Rosé Champagne David-Barnier Champagne Laurent-Perrier Extra Brut Champagne François Giraud Brut Champagne Mailly-Champagne Cuvée Des Echansons 100% Grand Cru Champagne Grande Cascade Rosé Champagne Pierre Gerbais brut. Tous ces champagnes non millésimés de qualités diverses ont été appréciés par les participants. L’un des membres a ajouté deux magnums de Champagne Legras et Haas Collection Privée 1996, d’une belle vivacité et d’un parfum d’une folle jeunesse. J’ai bien aimé le Hédiard rosé, élaboré par P. & C. Heidsieck, plus vif que le Colley Herbillon mais un vigneron présent m’a dit qu’il préférait le Colley Herbillon, plus profond. Quelques amis ont pu goûter le cidre centenaire.

Nous passons à table et voici les vins affectés à chaque groupe.

Groupe 1 : Champagne Dom Pérignon P2 2000 – Bourgogne Aligoté 1957 – Clairette Les Coteaux du Languedoc sec Emile Rouaud 1929 – Château Roumieu Bordeaux Supérieur blanc sec 1957 – Château La Cabanne Pomerol 1961 – Château Mouton-Rothschild 1952 – Château Reignac 1949 – Château Cheval Blanc magnum 1955 – Fleurie Girodit-Henry 1943 – Vosne-Romanée Bouchard Père & Fils 1971 – Vosne Romanée Colomb-Maréchal 1929 – Vin d’Algérie rouge d’Oran domaine Sénéclauze 1955 – Domaine de Castel-Fos Bordeaux Supérieur liquoreux #1960 – Tokaji Eszencia Aszu 1988.

Groupe 2 – Champagne Veuve Clicquot Ponsardin 1989 – Chablis 1er Cru Côte de la Fourchaume Domaine Philippon 1969 – Meursault Caves Nicolas 1961 – Château Terrey Gros Cailloux Saint-Julien 1969 – Château Fourcas Dupré Listrac Magnum 1970 (2 tables) – Château Lynch Bages 1975 – Château Jura-Plaisance Montagne Saint-Emilion 1952 – Château Nénin 1949 – Chambolle Musigny Piat & Cie années 60 – Vin d’Algérie rouge d’Oran domaine Sénéclauze 1959 – Monbazillac Louis Monbouché 1933 – Château d’Yquem 1996 – Tokaji Eszencia Aszu 1988.

Groupe 3 : Champagne Veuve Clicquot Ponsardin 1989 – Meursault Genevrières Louis Latour 1969 – Vin de l’Etoile Réserve du Prince Maurice Bouvret 1953 – Château Bouscaut Graves rouge 1981 – Château Bouscaut Graves rouge 1964 – Château Pavie Valette 1976 – Château Talbot 1966 – Château Latour 1950 – Châteauneuf-du-Pape Lagoste & Cie 1967 – Bertani Amarone della Valpolicella DOC Reccioto Secco 1959 – Barolo Alfredo Prunitto Alba 1967 – Château Clos Haut Peyraguey 1er Grand Cru Classé 1959 – Vénérable Pedro Ximenez Pedro Domecq Jerez 1959 – Tokaji Eszencia Aszu 1988.

Groupe 4 : Champagne Pierre Gerbais brut – Champagne Jean de Reyt à Chaigny les Roses 1979 – Pinot Gris J. Salzmann Tokay d’Alsace 1959 – Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande 1986 – Château Fourcas Dupré Listrac Magnum 1970 (2 tables, 2 et 4) – Château les Ormes de Pez 1961 – Château Lynch Bages 1958 – Aloxe-Corton Louis Latour 1955 – Nuits Saint Georges les Boudots Lionel J. Bruck 1969 – Vosne-Romanée Léon Grivelet-Cusset 1955  – Vosne-Romanée Jessiaume Père & Fils 1959 – Cornas Auguste Clape 1982 – Château Rayne Vigneau 1989 – Tokaji Eszencia Aszu 1988.

Etant au groupe 1 j’ai bu les vins de ce groupe, mais des académiciens généreux m’ont aussi fait goûter des vins de leur table. Le menu prévu par le restaurant est : maquereaux grillés, cébettes et échalotes confites à l’huile d’olive / minestrone de black eyed peas et légumes printaniers / carré d’agneau d’Auvergne aux épices, jus corsé et tarte aux légumes / Fromages dont certains offerts par des académiciens / mangue fraîche rôtie, meringue au citron vert et rhubarbe confite.

Le Champagne Dom Pérignon P2 2000 est d’une rare puissance. Il est follement jeune et conquérant. Il faudra qu’il s’assagisse pour qu’on profite de sa classe. Il s’est épanoui en se réchauffant.

Le Bourgogne Aligoté 1957 qui avait été ouvert pour les ouvreurs est d’une fraîcheur franche très aimable. Ce vin de Monthélie est bien agréable, sans prétention.

La Clairette Les Coteaux du Languedoc sec Emile Rouaud 1929 m’avait troublé à l’ouverture car son nez était celui d’un vin doux très caramélisé. Or en fait en bouche il est bien sec comme l’indique l’étiquette. C’est plus un vin de curiosité que de structure mais qui ne manque pas de charme.

Le Château Roumieu Bordeaux Supérieur blanc sec 1957 a un parfum glorieux et une présence en bouche impressionnante. C’est le bordeaux blanc dans toute sa noblesse avec en plus des suggestions de liquoreux comme cela arrive souvent pour les vins secs des maisons de Sauternes.

Le vigneron qui a apporté le Château La Cabanne Pomerol 1961 qui n’est pas de son domaine se prend à le critiquer alors qu’à notre table nous aimons son velours délicat. Je lui fais remarquer aimablement que c’est parce que c’est son apport qu’il le critique. Car le vin sans être transcendant est franchement bon.

Le Château Mouton-Rothschild 1952 est un vrai grand Mouton. Son grain, sa mâche, sont d’une noblesse de très grand vin. Il n’a pas de défaut, il est noble et parfait et se comparerait volontiers aux très grands millésimes de Mouton comme 1955 ou 1959.

Le Château Reignac 1949 est une belle curiosité mais je n’arrive pas à me laisser séduire. Il est d’une belle année et d’une belle construction, mais il lui manque l’émotion. Était-ce lui le deuxième vin légèrement bouchonné de notre groupe, je ne m’en souviens plus.

J’ai rajouté ce matin le Château Cheval Blanc magnum 1955 pour qu’un des vins de notre groupe puisse être affecté au groupe de celui qui l’a apporté. J’ai pris ce magnum de niveau bas et je dois dire que c’est une merveille. Il a la puissance et le grain d’un très noble vin mais il y ajoute un charme supérieur à celui offert par le Mouton. Et sa longueur est extrême. J’ai naturellement tendance à aimer les vins que j’apporte mais là, je suis heureux de la prestation de ce grand vin.

Le Fleurie Girodit-Henry 1943 a tout pour lui. Il pourrait rendre la pareille à beaucoup de grands bourgognes et il est d’une lisibilité rare qui ajoute à son plaisir. C’est un vin de plaisir.

Le Vosne-Romanée Bouchard Père & Fils 1971 que j’ai aussi ajouté au dernier moment a lui aussi un niveau bas, mais on ne sent aucun défaut. C’est le beau bourgogne frais en pleine possession de ses atouts de séduction. J’adore cette Bourgogne de suggestion.

Le Vosne Romanée Colomb-Maréchal 1929 est d’une année exceptionnelle. On le ressent dans la largeur de la structure de ce vin. Mais j’ai préféré le message du 1971 et de plusieurs autres Vosne-Romanée des autres tables, car nous avions une belle brochette de cette appellation. Les Vosne-Romanée Léon Grivelet-Cusset 1955  et Vosne-Romanée Jessiaume Père & Fils 1959 sont plus romantiques que le 1929.

J’ai les yeux de Chimène pour les vins d’Algérie et donc par principe pour le Vin d’Algérie rouge d’Oran domaine Sénéclauze 1955. Objectivement il est plus simple que les vins de Frédéric Lung, mais il a un charme naturel avec des suggestions de café que j’adore.

Le Domaine de Castel-Fos Bordeaux Supérieur liquoreux #1960 est joliment moelleux mais simple. J’aime ces fantassins. Bien sûr à côté de grands liquoreux, il ne peut soutenir la comparaison. Mais il est agréable à boire.

J’ai ajouté à chacune des quatre tables un Tokaji Eszencia Aszu Disnoko 1988. Ce vin doucereux est un parfum. Il est riche et tellement envoûtant dans son numéro de séduction et avec son goût de raisin sec pressés qu’on en boirait jusqu’à la fin de la nuit. Je l’ai préféré au Vénérable Pedro Ximenez Pedro Domecq Jerez 1959 qui est beaucoup plus fort et plombé, presque assommant de sa force caramélisée et torréfiée.

En cours de route on m’a apporté des vins des autres tables. Le Château Fourcas Dupré Listrac Magnum 1970 affecté aux tables 2 et 4 est produit par le vigneron de notre table. Hélas la bouteille a un léger bouchon. Cela arrive.

Le Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande 1986 très joliment structuré m’a moins impressionné que d’autres convives. J’ai le palais plus sensible aux vins plus anciens.

Le Château Bouscaut Graves rouge 1964 est assez aimable mais je ne lui ai pas porté l’attention nécessaire. L’ami qui a apporté le Château Talbot 1966 en est fier et il a raison car c’est un Talbot solide d’une belle année. Le Château Latour 1950 est un grand Latour mais peut-être pas le plus grand des immenses bordeaux 1950 que j’ai bus comme Haut-Brion est surtout Pétrus.

Le Chambolle Musigny Piat & Cie années 60 dont on pourrait ne pas attendre grand-chose se montre un très aimable et joli bourgogne.

Le Monbazillac Louis Monbouché 1933 fait effectivement de l’ombre au Domaine de Castel-Fos Bordeaux Supérieur liquoreux #1960 de notre table. Il est un peu torréfié. L’Aloxe-Corton Louis Latour 1955 au très beau niveau que j’ai ajouté ce matin fait partie des bourgognes authentiques que j’adore. Il faut dire que 1955 est une année bénie en Bourgogne.

Globalement, la qualité des apports de cette édition de l’académie est très belle. Si je devais classer les vins qui m’ont le plus ému : 1 – Château Cheval Blanc magnum 1955, 2 – Château Mouton-Rothschild 1952, 3 – magnum de Krug Grande Cuvée à étiquette crème, 4 – Château Roumieu Bordeaux Supérieur blanc sec 1957, 5 – Fleurie Girodit-Henry 1943, 6 – Tokaji Eszencia Aszu Disnoko 1988.

Je n’ai conservé dans ce classement que des vins de ma table, car pour les autres, même grands, le fait qu’on me passe un verre rapidement puis un autre ne me permet pas de faire un vrai jugement. Il y a dans les autres tables des vins comme le Latour 1950 ou comme les Vosne-Romanée des vins qui mériteraient un classement, mais restons dans le cadre de ma table.

Le menu a été de très bonne qualité. Seul le minestrone n’est pas l’ami des vins. Le service a été excellent et Gwen a fait un service des vins de très haut niveau. Il y avait parmi les membres de ce soir environ 50% d’habitués et 50% de nouveaux. Nous avons eu notamment trois anglais de trois origines distinctes, une chinoise, un allemand, deux belges et un américain. Beau cosmopolitisme. La gent masculine était largement majoritaire. Il faut vite corriger ça. Pour me faire pardonner de cette injustice j’ai offert à la seule femme de ma table, en catimini, le dernier verre du Malaga 1872. Ce ne sera pas suffisant pour me faire pardonner cette entorse à la parité.

Tous les clignotants de cette trentième séance sont au vert. Ce fut une très belle séance de l’académie des vins anciens, avec de beaux vins, bus dans une des plus agréables ambiances que nous ayons connues.

la préparation des groupes en cave :

les champagnes, puis les vins des groupes 1, 2, 3 et 4

deux bouteilles manquaient pour le groupe 4 lors des photos en cave

voici les vins apportés pour les « ouvreurs » de bouteilles

le cidre de plus d’un siècle

le reste du Malaga 1872

les bouchons

je n’ai pas pris toutes les photos des plats

les photos de toutes les bouteilles, groupe par groupe et une par une, sont sur les articles suivants.

30ème séance de l’académie des vins anciens – champagnes d’apéritif pour tous jeudi, 17 mai 2018

Champagne Laurent-Perrier Extra Brut

Champagne Pierre Gerbais brut

Champagne Pierre Gerbais brut

Champagne François Giraux Brut

Champagne David-Barnier

Champagne Mailly-Champagne Cuvée Des Echansons 100% Grand Cru

Champagne Collery Herbillon brut

Champagne Grande Cascade Rosé

Champagne Hediard Brut Rosé

il manque les photos des Champagnes Legras & Haas

Champagne Legras & Haas Collection Privée 1996 en magnum